- Les femmes à la mine -




 

Dans les premiers temps des mines, les femmes étaient employées sous terre pour tirer les wagonnets de charbon.


Les femmes ont été embauchées dans les mines sur des métiers ne demandant aucune qualification. A la fin uniquement au jour au triage, elles étaient cafus.
Mais au XIX ème siècle, elles travaillèrent également au fond, comme en témoigne d'ailleurs le personnage de Catherine Maheu dans le Germinal de Zola. Cette pratique était courante en Belgique où le manque de bras avait fait accepté le travail des femmes, des jeunes filles surtout, au fond comme herscheuses (chargement et roulage des berlines). En France la pratique s'installe au début du XIX ème siècle.

En France les toutes dernières femmes à avoir travaillé au fond étaient une bruaysienne Elise Lheureux née en 1860 et Julie Dudoignon née en 1862, qui commença à Vermelles.

Elise Lheureux commençât en 1873 à 13 ans, elle travailla au fond à la fosse 3 de Ferfay. Elle fut victime d'un éboulement et resta 3 jours ensevelie avec plusieurs autres ouvriers. Elle fut sauvée par son père, aidé d'un groupe de sauveteurs, qui travaillait dans la même taille.

Julie Dudoignon commença aussi à 13 ans et connut la dure vie du fond pendant 8 ans à Vermelles, puis à Marles, Bully les Mines et Hersin Coupigny.

Ces deux femmes travaillèrent jusque vers 1882 au fond.
La loi interdisant le travail des femmes au fond sera votée le 13 décembre 1889.

                                  elise lheureux




Par la suite, c'est essentiellement en surface que l'on trouve les emplois féminins.


 



Jeunes trieuses

 

   Pour la plupart, il s'agit de femmes ou de jeunes enfants qui trient le charbon de la terre avant le chargement.

Dès l'âge de 12 ans les filles sont embauchées comme trieuses. Il y a 400 trieuses dans les mines de bruay. On imagine le nombre total de femmes employées dans les mines !


 

Elles veillent à ce que les gaillettes ne se cassent pas, balaient la poussière sous les tapis roulants. Elles portent des paniers de 50kg, plus tard des sacs.

Elles sont méprisées et rudoyées par le surveillant
Certains vont jusqu'a ramener un caillou qu'ils ont trouvé dans leur charbon ce qui a pour effet de mettre les trieuses à l'amende. (1 franc ce qui à l'époque représente une journée de nourriture. 

Ce tri était fait à l'origine avec une grande pelle et des paniers en osiers, puis ensuite sur des tapis roulants. C'est un travail dur, demandant beaucoup de résistance. Pourtant les femmes s'affairent par tous les temps, chaussées de sabots et coiffées d'un fichu pour se protéger de la poussière de charbon.

 



Houilleuses en costume de travail à Wigan ( Angleterre)

Les femmes ont travaillé dans les mines et ont occupé plusieurs metiers :
elles étaient rouleuses,  hiercheuses* ou trieuses,


* hiercheuses = femmes employées dans les mines où elles poussaient les wagons ou berlines )



femmes employées au triage




 





beaucoup d'entre elles ont travaillé à la lampisterie. 
 


les femmes ont longtemps travaillé à côté des hommes, tant au fond qu’au jour. Sous terre, leur rôle se limite au chargement et au transport des produits extraits . En surface, sur le carreau, elles exécutent différentes tâches allant de l’entretien des lampes et le nettoyage des bains-douches à des travaux plus lourds et insalubres liés au triage et au lavage des minerais et du charbon ainsi qu’à la mise à décharge des stériles.
                        
                 Dure journée pour ces femmes !

 

 

 

                                                                

Cependant, le métier féminin le plus emblématique est incontestablement celui de la lampiste.

 

Ces jeunes femmes encadrées par le chef de la lampisterie ont la lourde responsabilité de distribuer et de récupérer en début et en fin de chaque poste, les lampes à benzine, outil d'éclairage indispensable au mineur de fond.
 

lampistes evin

Les lampistes d'Evin-Malmaison
 

Tâche importante, puisqu'au même titre que la taillette, une lampe qui n'est pas rangée dans son emplacement numéroté sur les étagères de rangement, signifie implicitement que le mineur n'est pas remonté du fond.
 

Elles ont également à charge, l'entretien des lampes qui doivent avoir un fonctionnement irréprochable au fond ; tâche ardue nécessitant une bonne connaissance du matériel puisque chaque lampe était composée de plus de cent pièces différentes…


  montage lampe

 La femme quand elle ne travaille pas à la mine, est toujours présente aux côtés du mineur. C'est elle qui se lève à 4 heures du matin pour préparer le café fort du mineur, c'est elle qui prépare le briquet ( casse croûte) qu'il prendra à la pause, c'est elle qui frottera son dos meurtri quand il se lavera dans le grand baquet au retour de ses 10 heures de fosse. 

 





C'est aussi la femme du mineur qui gère le budget du ménage. Ce sont également lesf femmes de mineur qui entretiennent les grèves quand la situation devient trop difficile. Et puis ne l'oublions pas, c'est elle également qui élevera seule ses enfants. 
Quand elles quittent la mine, souvent après leur mariage c'est pour s'occuper de leur ménage et vivre joiurnellement dans la hantise qu'un accident survienne au fond et leur enlève leur mari et enfant(s). 

 


scène de vie chez un mineur

 A la fin du XIXe siècle, des lois ont progressivement interdit, dans tous les pays européens, le travail des femmes au fond de la mine, non seulement en raison de la dureté du travail mais aussi en raison d’une promiscuité homme/femme que la morale de l’époque réprouvait. Paradoxalement, les nouveaux droits des femmes et les lois édictées dans le cadre de l’égalité des sexes pourraient, aujourd’hui, autoriser le retour des femmes à la mine !

 

Avec cette page consacrée au travail des femmes dans les mines de charbon, l'association " le 8 d'Evin" souhaitait que personne n'oublie que les jeunes filles et les femmes, parfois mères de famille avaient également largement contribué à la " Bataille du charbon". Le film GERMINAL montre combien la femme du mineur était impliquée tant par son travail au fond, que dans la vie de la famille et le soutien indéflectible qu'elle apportait à son mari. Présentes sur tous les fronts, elles étaient les premières à relayer leurs hommes au moment des grandes grèves. 

                                                Catastrophe de Marcinelle (Belgique 8Aout 1956)
 

femmes marcinelle

            Les femmes viennent aux nouvelles sur le carreau de fosse
 

    

         Elles accompagnent leur mari jusqu'à la fin ...





Elles étaient également les premières à courir sur le carreau de la fosse à l'annonce d'un accident ou d'une catastrophe. 

 


 

                               infirmières dans un dispensaire des mines

L'association souhaitait les mettre à l'honneur, et c'est entre autre pour cette raison aussi que nous avons choisi de construire un géant représentant une lampiste. A Evin-Malmaison la fosse 8 a vu de nombreuses femmes travailler au criblage, au triage, dans les services généraux, et à la lampisterie. 


 


 

 

Ne méritaient-elles pas cet hommage ? 









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