Dans les premiers temps des mines, les femmes étaient employées sous terre pour tirer les wagonnets de charbon. En France les toutes dernières femmes à avoir travaillé au fond étaient une bruaysienne Elise Lheureux née en 1860 et Julie Dudoignon née en 1862, qui commença à Vermelles. Elise Lheureux commençât en 1873 à 13 ans, elle travailla au fond à la fosse 3 de Ferfay. Elle fut victime d'un éboulement et resta 3 jours ensevelie avec plusieurs autres ouvriers. Elle fut sauvée par son père, aidé d'un groupe de sauveteurs, qui travaillait dans la même taille. Julie Dudoignon commença aussi à 13 ans et connut la dure vie du fond pendant 8 ans à Vermelles, puis à Marles, Bully les Mines et Hersin Coupigny. Ces deux femmes travaillèrent jusque vers 1882 au fond.
Pour la plupart, il s'agit de femmes ou de jeunes enfants qui trient le charbon de la terre avant le chargement. Elles veillent à ce que les gaillettes ne se cassent pas, balaient la poussière sous les tapis roulants. Elles portent des paniers de 50kg, plus tard des sacs.
Cependant, le métier féminin le plus emblématique est incontestablement celui de la lampiste. Ces jeunes femmes encadrées par le chef de la lampisterie ont la lourde responsabilité de distribuer et de récupérer en début et en fin de chaque poste, les lampes à benzine, outil d'éclairage indispensable au mineur de fond.
Tâche importante, puisqu'au même titre que la taillette, une lampe qui n'est pas rangée dans son emplacement numéroté sur les étagères de rangement, signifie implicitement que le mineur n'est pas remonté du fond. Elles ont également à charge, l'entretien des lampes qui doivent avoir un fonctionnement irréprochable au fond ; tâche ardue nécessitant une bonne connaissance du matériel puisque chaque lampe était composée de plus de cent pièces différentes…
La femme quand elle ne travaille pas à la mine, est toujours présente aux côtés du mineur. C'est elle qui se lève à 4 heures du matin pour préparer le café fort du mineur, c'est elle qui prépare le briquet ( casse croûte) qu'il prendra à la pause, c'est elle qui frottera son dos meurtri quand il se lavera dans le grand baquet au retour de ses 10 heures de fosse.
A la fin du XIXe siècle, des lois ont progressivement interdit, dans tous les pays européens, le travail des femmes au fond de la mine, non seulement en raison de la dureté du travail mais aussi en raison d’une promiscuité homme/femme que la morale de l’époque réprouvait. Paradoxalement, les nouveaux droits des femmes et les lois édictées dans le cadre de l’égalité des sexes pourraient, aujourd’hui, autoriser le retour des femmes à la mine ! Avec cette page consacrée au travail des femmes dans les mines de charbon, l'association " le 8 d'Evin" souhaitait que personne n'oublie que les jeunes filles et les femmes, parfois mères de famille avaient également largement contribué à la " Bataille du charbon". Le film GERMINAL montre combien la femme du mineur était impliquée tant par son travail au fond, que dans la vie de la famille et le soutien indéflectible qu'elle apportait à son mari. Présentes sur tous les fronts, elles étaient les premières à relayer leurs hommes au moment des grandes grèves.
Elles accompagnent leur mari jusqu'à la fin ...
infirmières dans un dispensaire des mines L'association souhaitait les mettre à l'honneur, et c'est entre autre pour cette raison aussi que nous avons choisi de construire un géant représentant une lampiste. A Evin-Malmaison la fosse 8 a vu de nombreuses femmes travailler au criblage, au triage, dans les services généraux, et à la lampisterie.
Ne méritaient-elles pas cet hommage ? |
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