Les Terrils

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Il nous semble important dans cette page d'évoquer les terrils : Ces montagnes noires qui caractérisent si bien notre région et rappellent à tous que chez nous "on travaillait le charbon". Certains ne savent pas que sur le carreau de la fosse 8 d'Evin-Malmaison il y avait un terril conique, hélas disparu depuis de nombreuses années. C'est "sur l'terril" qu'on usait nos culottes courtes lorsqu'on dévalait la pente sur le derrière à l'insue du garde des mines qui nous poursuivait. 
 
terril jeu

ché là qu'in uso no fond d'culotte !
 

Mais qu'est-ce qu'un terril ?

Pas simple de définir les terrils, ou " les terri"...avec le l muet comme le veut le parler picard . On pourrait les décrire comme un chaos de blocs de schiste, de grés, de résidus de charbon et de poussière extraits du ventre de la terre, du fond des fosses.Mais aussi comme un crassier, ou un tas de déchets. Et encore comme une chaîne de collines qui donne du relief au plat pays. 
Tout est dans le regard qu'on leur porte...Crées à main d'homme par des générations de mineurs, ces collines artificielles ne laissent personne indifférent. Certains les ont trouvé laides et souhaitent les gommer du paysage. Des riverains ont parfois souffert de cet encombrant voisinage. La récupération des restes de charbon, l'exploitation des matériaux pour les routes a entrainé des nuisances: nuages de poussière, noria de camions. Mais les terrils ont trouvé aussi de nombreux avocats qui ont oeuvré à leur réhabilitation. Laboratoire de nature, disent les écolos; terrain d'aventure, ajoutent les sportifs, beaux comme des sculptures quand la lumière souligne leur relief, répliquent les esthètes et les photographes; témoins du labeur difficile des gueules noires, martèlent les historiens.. Pour les habitants, ils font tout simplement partie du décor...

 

enfant terril

tout in haut de ch'terri ...
 


Les terrils sont présents dans notre paysage. Ils forment une chaîne de plateaux et de collines depuis la frontière belge jusqu'aux collines de l'artois, c'est ce qui caractérise le paysage minier. Voici 20 ans, on en dénombrait encore dans le bassin minier quasiment autant de terrils que de jours dans l'année. Il n'en reste aujourd'hui qu'une centaine, dont certains actuellement exploités seront rasés. Les terrils ? une chaîne rompue, démantelée qu'il faut aujourd'hui préserver. Pour ne pas perdre la mémoire du "pays noir" pour ne pas dilapider des trésors écologiques, pour préserver notre paysage unique. 


 

Terrils pluriels et singuliers.


Les plus hauts ? Les terrils jumeaux du 11/19 à Loos en Gohelle dans le Pas de Calais , géants de 180m d'altitude. Le plus vaste? celui de Rieulay- Pecquencourt dans le Nord : 140 hectares. Le plus riche ? le terril plateau de Pinchonvalle, à Avion, avec ses batraciens, des oiseaux, et sa flore exceptionnelle. Le plus émouvant ?  le terril Renard de Denain, à l'ombre duquel Zola conçut germinal en 1884. Le plus beau point de vue? le terril Sabatier , véritable belvédère au dessus de la forêt.Mais on lui préfèrera peut-être le terril plat d'Aremberg qui domine la réserve naturelle de la mare à Goriaux. Les plus anciens ? les terrils plats. Non point qu'ils aient été rabotés par le temps ou l'érosion. Simplement on entassait les déchets sur le crassier par couches successives. Les plus jeunes ? Les terrils coniques qui sont aussi les plus hauts. Les terrils sont à la fois singuliers et pluriels...

Découvertes....

Promenade sur le terril l'été : en plus de découvrir quelques fossiles, on est surpris d'y trouver une flore abondante: ça et là des fleurs jaunes, roses, bleues, ici quelques touffes d'oseille ronde, là quelques echiums vulgarés, car les terrils voient arriver des plantes colorées qui viennent d'on ne sait où. Comme il fait bon, on aperçoit des libellules rouges et quelques machaons, et là dans ce tas de gros cailloux, vous avez vu ? C'est le lézard des murailles qui se sauve à notre approche. Et ces criquets à ailes bleues qui surgissent de partout ?  Qui a dit qu'il s'agissait de sols stériles ? Regardez ces bouleaux., ces mousses, et ces pommiers sauvages qui fleurissent ? Les terrils n'ont pas fini d'étonner , on y voit quantité de plantes indigènes qui cohabitent avec des plantes migrantes aux allures exotiques comme le séneçon d'afrique du sud aux éclatantes couleurs jaunes dont les graines ont certainement voyagé dans des ballots de laine avant de retrouver un climat propice sur les pentes des terrils.

        sedum    machaon     echium




Le Terril d'Evin-Malmaison.

Jadis à Evin Malmaison tronait un terril conique : le terril 113 qui était sur le carreau de la fosse 8. 
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                                            Le terril d'Evin Malmaison en 1962 avec son skip.
                  Au fond à droitee on aperçoit les deux anciens chevalements de la fosse 8: 
                                                        Le 8 et le 8 bis.
                                                 (photo Louis Flinois)






 
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Le terril vu du calvaire d'Evin Malmaison
 photo prise après 1963
le chevalement du puits N°8 a été changé, c'est le 3 ter d'Auchel qui l'a remplacé
(photo L.Flinois)



 
Comme beaucoup d'autres terrils, celui ci a été "rasé". Il a été exploité pour les schistes ( principaux constituants) qu'il contenait. Après sa combustion, le schiste noir, très friable, devient rouge, et beaucoup plus solide. Sa valeur commerciale est alors beaucoup plus importante, son usage est multiple: on s'en sert pour les constructions des autoroutes ou encore pour les sentiers pédestres dans les espaces verts aprés avoir été concassé et calibré. Savez-vous que le schiste rouge de nos terrils a également servi dans le mélange des parpaings avant guerre ? regardez les anciennes cités minières et observez bien les parpaings avec lesquels sont faites nos cités : vous voyez ces parpaings gris-roses ? 
 

                                                  Le terril d'Evin-Malmaison 
                                                    et la cité des Victoires
aujourd'hui : Une stèle aux mineurs a été érigée sur l'angle ( devant l'arbre)
et la cité des Victoires, rebaptisée :
Cité des Victoires, Résidence Georges MARTEL
( ancien ingénieur à la fosse 8 d'Evin)
à la demande de l'association
 

Petit à petit le terril d'Evin ou terril 113 a disparu de notre paysage. Aujourd'hui il est aménagé en zone de promenade, même s'il est encore exploité. 

A terme, sa vocation serait d'être un havre de paix et de promenades - découvertes. Un écrin de verdure qui mettrait en valeur notre chevalement. 

N'oublions pas que c'est par le terril que passent la trame verte, d'une part et d'autre part la boucle des trois cavaliers propices aux promenades en famille ou autres sorties. 

 
 







 
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