Sauvegarde du Patrimoine MinierLa fermeture des mines, ainsi que l'arrêt de l'extraction du charbon ont signé l'abandon des fosses et des installations. Dés le début, le sort de ces installations était déja défini.On ne pouvait pas conserver l'ensemble des chevalements, et l'entretien des carreaux de fosse n'était pas envisageable. On a donc démoli, une à une toutes ces installations minières qui caractérisaient notre région. Un a un , les chevalements sont tombés, vendus à la ferraille, au poids, ou pour le franc symbolique... et les mineurs et leurs familles ont assisté, sans résistance aucune, à ce qui pour beaucoup représentait vraiment " la fin". On tire des câbles, on fait sauter les puits, et d'un seul coup d'un seul, ces géants de métal se retrouvent sur le sol, brisés, poutrelles enchevêtrées, livrés aux chalumeaux des ferrailleurs. Une page se tourne, et le ciel se dégage dans le bassin minier Nord-pas de calais. Les villes et les villages qui posédaient un ou deux chevalements n'en ont désormais plus. Il faudra raconter aux jeunes générations qu'avant, ici, il y avait une fosse, on trouvera bien une carte postale pour illustrer ces souvenirs. Quelques vigies métalliques ont résisté, non par parcequ'elles étaient devenues immortelles, mais parce que les terrains où les chevalements étaient implantés, étaient sous emprise privée. La démolition n'était donc pas , ou pas encore envisagée. Ces chevalements sont devenus des symboles, souvenirs de l'épopée du charbon. Le chevalement de la Fosse Dutemple à Valenciennes D'autres chevalements et leurs installations ont été conservés afin de perpétuer l'épopée charbonnière de la région: ainsi, la fosse Delhoye à LEWARDE a été intégralement conservée, celle de Wallers Aremberg également avec ses trois puits et ses trois chevalements. Wallers-Aremberg Bien plus au Nord, on a gardé la fosse 9-9 bis à Oignies et à Noeux les Mines, c'est la fosse 11/19 qui a été épargnée.
9 - 9 bis d'Oignies 11/19 de Loos en gohelle C'est lors de sa séance du 6 Novembre 1973 que le conseil d'administration du bassin a approuvé le principe de la création d'un centre historique minier. Celui ci sera situé à Lewarde sur le carreau de la fosse Delhoye. Ce sera d'abord un lieu de rassemblement où seront regroupés, répertoriés, classés et stockés toutes les archives, tous les objets ou matériels ayant eu un rapport quelconque avec la mine ou le charbon. Aujourd'hui, la fosse Delhoye, devenue Centre historique Minier, accueille des millions de visiteurs par an, qui marchent dans les pas de leurs guides, tous anciens mineurs. La fosse Delhoye à Lewarde Et puis, il y a eu "les oubliés" de la mémoire collective, ces chevalements qui ont résisté au temps, on ne sait trop comment:, ils ont été rachetés, et sont alors tombés sous emprise privée, les uns servant de dépotoires, les autres transformés en ateliers, ils ont pour noms: le 6 de Lens à Haisnes les La bassée, le 5 de Meurchin , le 8 de Dourges à Evin Malmaison, le 2 de Flines à Anhiers. Ces chevalements ont traversé le temps, se dégradant chaque jour un peu plus, fatigués d'exister . Ils sont restés plantés dans un paysage figé, personne ne s'en intéressait, hormis ceux qui les possédaient. Des chevalements en grave danger : Alors que l'on ne s'en souciait plus , certains de nos chevalements étaient en grave danger. Ce fut le cas du chevalement N° 8 de l'ancienne fosse d'Evin. Seul, oublié, dressant fébrilement sa carcasse rouillée vers le ciel de notre ancien pays minier, ce géant aux pieds d'argile a frolé de très près la démolition. C'est en effet peu aprés le week end de Pâques 2001 que la mairie d'Evin a été informée du projet de démolition du chevalement. Trés vite, la population, et les anciens mineurs se sont massés en force sur le carreau de la fosse . Non à la démolition ! Avec la création de notre association, le chevalement N° 8 d'Evin faisait parler de lui, et rassemblait les passionnés du monde minier. Partout on ne parlait que du chevalement d'Evin ! Dans la presse locale, régionale, sur les écrans des télévisions locales et sur FR3 aussi, tout le monde avait les yeux figés sur ce vestige du passé. Les réunions se sont multipliées, les pétitions se remplissaient, et tous les décideurs, politiques, et administratifs étaient sensibilisés sur la nécessité de maintenir ce chevalement debout : au nom de la mémoire, mais aussi au nom de notre identité d'enfants et de petits enfants de mineurs. Chaque jour il fallait réaffirmer à tous qu'il fallait arrêter là toutes les démolitions irraisonnées. Le chevalement N°8 d'Evin est un édifice qu'il faut sauver et préserver ! Notre détermination a été prise en compte, l'association " le 8 d'Evin" reconnue au plan associatif a fait reculer les démolisseurs, pour laisser place à la réflexion intelligente et raisonnée. Ce chevalement est un exemplaire unique dans la région, il est le témoin de deux siècles de difficile labeur, de plus , il fait partie des vingt derniers chevalements que possède le Nord Pas de Calais. Nos actions ont payé, et la mise en sécurité du chevalement et sa remise en état aux fins de conservation constitueront un long combat qui aboutira en 2003 par l'annonce officielle de sa remise en état avec le concours de la communauté d'agglomération Hénin Carvin et de l'établissement Public Foncier. - Avril 2001- Le chevalement N° 8 d'Evin en proie à la rouille et menacé de destruction, se dresse fébrilement sur l'ancien carreau de la fosse 8 . - 2004 - - Début des travaux, pose de l'échaffaudage - - Mise en peinture - Si l'on considère qu'il a d'abord servi à la fosse 3 d'Auchel, puis à la fosse 8 d'Evin, le chevalement du puits N° 8 d'Evin Malmaison entame donc sa troisième vie ! il a en effet été " inauguré" en 2007, et pour l'occasion un vibrant hommage a été rendu aux mineurs de la région Nord Pas de calais et à ceux d'Evin qui n'ont pas démérité. Le chevalement d'Evin-Malmaison rénové ! Si vous vous rendez à Evin-Malmaison, vous ne verrez pas le chevalement tel qu'il était à l'époque ! il a été repeint d'une couleur différente, malgré nos souhaits, mais l'important est qu'il a été entièrement rénové et que ses trois couches de peinture lui assurent de beaux jours. Reste maintenant à lui trouver un avenir, les projets ne manquent certes pas , mais , ce qu'il faudrait avant tout c'est qu'il soit définitivement public et que son accès en soit facilité. Actuellement, il reste encore inaccessible au grand public, malgré qu'il se situe en plein passage de "La trame verte".
Toujours debouts, ces édifices métaliques ou ces constructions en béton n'étaient toujours pas fixés sur leur sort final. A Haisnes les La bassée par exemple , c'est la fosse 6 de Lens qui a tremblé : lorsque son propriétaire, a décidé de faire tout disparaître au profit de quelques investisseurs immobiliers. Branle bas de combat ! Il faut de suite alerter l'opinion, faire circuler les pétitions et faire barrage à ces démolisseurs irraisonnés ! La fosse 6 ne doit pas disparaitre c'est un ensemble unique dans la région, cette fosse n'a jamais connu le temps de la mécanisation , on y travaillait au pic, à la rivelaine , il ne faut pas laisser faire ça ! Mannifestons et sauvegardons notre patrimoine minier ! La fosse 6 de Lens en Juillet 1991 à suivre../... Fosse 6 de Lens à Haines les la Bassée
Manifestation à Haisnes les La Bassé afin d'empêcher la démolition de la fosse 6 de Lens - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Liste des derniers chevalements Le 2 de Marles à Marles les Mines le 1 de Liévin à Liévin le 3 de Lens à Liévin le 11 de Lens à Loos en Gohelle le 19 de Lens à Loos en gohelle le 6 de Lens à Haisnes le 13 bis de Lens à Bénifontaine le 3 de Meurchin à Douvrin le 8 de Dourges à Evin-Malmaison le 9 de Dourges à Oignies le 9 bis de Dourges à Oignies le 9 d'Escarpelle à Roost Warendin le 2 de Flines à Anhiers le 1 Delloye à Lewarde le 2 Delloye à Lewarde le 1 d'Aremberg à Wallers Aremberg le 2 d'aremberg à Wallers Aremberg le 3 d'Arembert à Wallers Arembert le 1 de sabatier à Raismes le 1 de Dutemple à Valenciennes le 1 du Sarteau à Fresnes sur Escaut le 1 de Ledoux à Condé sur Escaut Notre association adhère à l'association BMU 2005Depuis septembre 2002, nous adhérons à l'association Bassin Minier Unesco 2005 et participons activement aux réunions de travail pour la démarche d'inscription du Bassin Minier Nord Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l'humanité. Nous sommes en effet convaincus que l'idée de classer le Bassin Minier Nord Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l'Unesco, est une nécessité à plusieurs titres : - d'une part au niveau de la particularité de son territoire : le bassin minier est en effet très étendu et par conséquent diversifié. - d'autre part parce qu'il est nécessaire de conserver et de transmettre à la fois le patrimoine matériel et l'histoire des hommes. Certes, le paysage du Nord Pas-de-Calais est aujourd'hui remodelé, il conserve néanmoins d'importantes traces du passé qu'il faut garder et mettre en valeur. Plusieurs réflexions ont été menées pour ne pas figer ce territoire mais au contraire le valoriser. (Ex de proposition : création de la route du charbon). Notre candidature concerne aussi le patrimoine immatériel tels que notre patois, nos fêtes locales, nos traditions et notre culture. C'est ce qui fait l'originalité de cette candidature que nous avons portée jusqu'à ce jour. Nous adhérons également à l'association "La Chaîne des terrils"Et, depuis 2007 nous participonsaux Journées Européennes du Patrimoine
La vigie métallique évinoise est en effet, pour la toute première fois, au programme des Journées du patrimoine. Une grande première pour l'Association du 8 d'Evin, qui entre dans la grande famille patrimoniale. C'est avec passion et une convivialité non feinte que les membres de l'association ont accueilli les nombreux visiteurs venus se ralier à leur panache métallique. L'occasion de découvrir de visu le chevalement haut de 42 mètres, mais aussi une intéressante exposition sur les aboutiers. Un formidable voyage dans le temps rappelant les trois vies du chevalement depuis sa construction sur le site d'Auchel en passant par son transfert à Evin et sa récente renaissance. Pour cette première, la direction régionale des affaires culturelles, ainsi que la communauté d'agglomération Hénin-Carvin, se sont félicitées d'une telle initiative. Maire de Loos-en-Gohelle et président de l'association Bassin minier uni qui porte la candidature auprès de l'UNESCO, Jean-François Caron en rappelle les enjeux. ( La Voix du Nord)- Davantage de sites reconnus monuments historiques, c'est un bonus ? « Ça aidera notre candidature, ça lui donne de la fiabilité. L'UNESCO souhaite un plan de gestion qui garantisse la sauvegarde dans le temps du patrimoine qui obtient son label. On a une démarche contractuelle à entreprendre avec l'État, les communes, la SOGINORPA qui gère les cités minières. J'ai rencontré les présidents des agglomérations. Il n'y a plus de réticences chez les élus locaux. Ils ressentent cela comme une reconnaissance. » - Quels sont les atouts de la candidature du bassin minier ? « On a longtemps eu un problème à considérer que notre passé avait une valeur. Pourtant une histoire pareille est aussi digne de l'histoire de l'humanité que celle des rois ! Elle a même un caractère universel. Comme dans tous les bassins miniers du monde, il y a eu des déplacements de populations, des paysages bouleversés, des difficultés quand l'exploitation des mines s'arrête. Il ne s'agit pas seulement d'inscrire des vieilles pierres mais de considérer l'empreinte laissée sur un territoire de cent soixante communes et d'un million d'habitants. Dans la catégorie "patrimoine culturel évolutif", on défend à la fois des monuments historiques, des sites comme les terrils désormais protégés, mais aussi des années de lutte syndicale, de force associative, la qualité d'une vie collective, le courage des populations. C'est une démarche qui intervient à un moment où l'UNESCO veut élargir ses critères pour prendre en compte des terrains plus authentiques chargés de valeurs humaines. Notre candidature est un pari sans référence équivalente pour l'instant. » - Quel est le calendrier ? « Le dossier devrait être déposé en janvier 2010 par la France qui a enregistré une trentaine de demandes, mais la nôtre est en pole position. Les services de l'UNESCO auront ensuite une période de dix-huit mois pour l'examiner. Il y aura un rapport scientifique. Des émissaires de l'UNESCO viendront sur place pour évaluer cette candidature, obtenir des garanties. La décision pourrait intervenir à l'été 2011. Un an avant l'ouverture du Louvre-Lens, ce serait une convergence extraordinaire. L'arrivée du Louvre, c'est aussi un bel exemple d'un territoire évolutif. Comme le label de l'UNESCO, ça va changer le regard des gens sur le bassin minier. » • (PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE SERRA ) Voici la liste des soixante-neuf sites pour lesquels une inscription |
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